Rapport : Le chiffrage des emplois liés à l’élevage français

En cette période de fort chômage, l’emploi généré par l’élevage apparaît comme une composante essentielle des impacts socio-économiques de ce secteur sur le territoire français. Il est d’autant plus important qu’il concerne particulièrement les régions rurales, où ces emplois contribuent au fonctionnement de l’économie locale et au maintien d’un tissu social. Le GIS Élevages Demain a développé une méthode permettant d’identifier et de mesurer le nombre d’emplois indirects dépendants d’une activité, et l’a appliqué au cas des élevages français. Faisant suite à la publication de la synthèse de douze pages en juin 2015, ce rapport présente la méthodologie et les résultats dans le détail, ainsi que l’intégralité des calculs et hypothèses qui ont été réalisés. Cette étude a permis d’identifier l’ensemble des emplois directs et indirects situés sur le territoire français qui dépendent de la présence des élevages sur le territoire. Ces emplois représentent un total de 703 000 équivalents temps plein (ETP), soit environ 882 000 personnes. En ajoutant l’intérim, on atteint 724 000 ETP liés à l’élevage, soit 3,2% de l’emploi total en France. Parmi ceux-ci, 312 000 ETP sont situés sur les exploitations agricoles, et correspondent à la main-d’œuvre dédiée aux ateliers d’élevage (toutes productions confondues, hors équins). Les 391 000 ETP restants sont des emplois indirects, situés dans les autres secteurs de l’économie : fournisseurs des élevages (20% des emplois), industries aval (60%), distribution (15%) et services publics ou parapublics (5%). Ces différents acteurs, au nombre de 140, ont été jugés dépendants de la présence des élevages sur le territoire français. L’évaluation de ce degré de dépendance a été réalisée sur la base d’une méthode développée par le GIS Elevages Demain, permettant d’estimer pour chaque acteur la probabilité qu’un changement de l’activité des élevages français ait des conséquences sur leur propre niveau d’activité ou leur existence. Ainsi, plusieurs niveaux de dépendance ont été distingués : 178 000 ETP sont fortement dépendants, 166 000 moyennement dépendants, et 47 000 faiblement dépendants de l’élevage français. Cette étude a été réalisée dans le cadre du Groupement d’intérêt scientifique « Élevages demain », qui est dédié aux systèmes de production animale à hautes performances économiques, environnementales et sociétales (ruminants, porcs et volailles). Son objectif est de faire collaborer au sein d’une même structure une grande diversité de partenaires : organismes de recherche et d’enseignement supérieur, instituts techniques, interprofessions, chambres d’agriculture plus un organisme de médiation scientifique. Le CIV, membre du GIS Élevages demain, a largement contribué à ce travail, puisqu’il en a assuré le pilotage, conjointement avec l’INRA et FranceAgriMer. Il a également porté le contrat d’Agathe Lang, chargée d’étude travaillant sur ce projet.
À voir aussi
-
Conso et société21 mars 2025
WASTEWISE : une approche européenne innovante pour lutter contre les déchets alimentaires en agriculture
Dans un contexte de pression accrue sur les ressources naturelles et de nécessité de réduire l'empreinte écologique de l'agriculture, le consortium WasteWise, qui regroupe neuf institutions de six pays européens (Suisse, Italie, Espagne, Finlande, Roumanie, Suède), propose une approche novatrice pour la gestion des déchets alimentaires en milieu agricole. En utilisant des technologies de pointe… -
Conso et société13 février 2025
La viande regagne-t-elle en popularité ? (TRADUCTION)
Alors que des dizaines de start-ups rivalisent pour mettre au point le substitut parfait à la viande, les consommateurs reviendraient-il à la « vraie » viande animale ? C’est la question posée par un article paru sur le site Food Navigator le 18 décembre 2024. De récentes données révèlent que les ventes de viande fraiche ont augmenté… -
Conso et société13 février 2025
L’alimentation des Français, reflet d’un demi-siècle de transformations alimentaires
« Complexe question que celle de l’alimentation, un poste a priori invariant de nos dépenses mais qui, bousculé par l’inflation, subit des arbitrages qui ne relèvent en rien de caprices des consommateurs », souligne en conclusion le document « Analyses et perspectives – Ce que mangent les Français », publié en décembre 2024 par les Chambres d’Agriculture de France. En…