Consultez les rubriques de l'Info-Veille Scientique
Réflexions sur la classification des aliments selon leur degré de transformation (classification NOVA)

En décembre 2018, le Fonds français alimentation santé (FFAS) a publié ses réflexions concernant la classification des aliments selon leur degré de transformation, et en particulier le système NOVA, de plus en plus utilisé dans les travaux scientifiques. Voici ses conclusions :
- Les classifications des aliments sur lesquelles se fondent les recommandations officielles destinées à pro- mouvoir une alimentation favorable à la santé s’appuient sur un large corpus scientifique liant celle-ci à leur composition nutritionnelle (macro et micronutriments) et leur densité énergétique.
- La valeur santé des aliments (et plus encore de l’alimentation) ne se réduit pas à la simple addition de leurs composants mais beaucoup d’autres dimensions, difficiles à analyser et à quantifier, pourraient être prises en compte (interactions diverses entre composants, effets des transformations qu’ils subissent ou aspects hédo- niques, culturels et symboliques).
- La classification NOVA tente d’être innovante en isolant un groupe d’aliments dits « ultra-transformés » défini selon l’objectif, la nature et l’ampleur des transformations qu’ils ont subies lors de leur fabrication (industrielle) à laquelle s’ajoute le nombre d’additifs et d’ingrédients utilisés pour leur préparation. Toute référence à la com- position nutritionnelle est exclue de la classification.
- En l’état, la classification NOVA manque de robustesse, de rigueur, de précision et de cohérence. La diversité des caractéristiques propres des aliments rangés dans la classe des ultra-transformés, et sans doute celle de leurs effets sur la santé, s’oppose à ce qu’ils appartiennent à une catégorie unique.
- Si l’alimentation des forts consommateurs d’ultra-transformés est en général de moins bonne qualité nutri- tionnelle, il n’existe pas de preuves de leurs effets délétères sur la santé mais quelques pistes méritant des études complémentaires.
- En l’état, NOVA ne peut servir de base à l’établissement de recommandations valides, différenciées et appropriables.
- La diffusion sans nuance auprès du grand public de la classification NOVA, qui s’oppose à la classification nutritionnelle, dont le Nutri-Score est un exemple, ne peut qu’accroître la cacophonie alimentaire.
- L’ensemble des problématiques soulevées par les transformations et les formulations des aliments, industriels ou non, de même que les synergies potentielles entre additifs, justifient des études approfondies afin d’aboutir à une classification bien étayée.
- Le FFAS souhaite mettre en place une réflexion multidisciplinaire pour tenter d’établir scientifiquement l’intérêt du concept d’aliments transformés.
Source : FFAS.
À voir aussi
-
Nutrition17 février 2025
Un bilan 2024 des objectifs EGalim en demi-teinte
La plateforme "ma cantine" publie le rapport "Bilan statistique EGalim 2024" issu de la télédéclaration des données d'achats 2023 des restaurants collectifs. Ce document évalue les avancées et les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des objectifs de durabilité et de qualité fixés par la loi EGalim et la loi Climat et résilience. Malgré… -
Comportement alimentaire13 février 2025
Qualité de l’alimentation : le Nutri-Score serait plus efficace et moins coûteux que les taxes et subventions
L’affichage nutritionnel (Nutri-Score) et les politiques de prix sont souvent envisagés pour inciter à une alimentation plus saine. Une étude INRAE montre que le Nutri-Score se révèle être un outil plus efficace et beaucoup moins coûteux pour les finances publiques que les politiques de prix, tandis que la combinaison de ces deux leviers n’améliore pas… -
Santé, pathologies et prévention13 février 2025
Aliments d’origine animale : concilier demande mondiale, enjeux environnementaux et rôle socio-économique du bétail (TRADUCTION)
Cet article de perspective rédigé par une chercheuse américaine fait le point sur la demande croissante en aliments d’origine animale terrestre (AOAT). Au-delà du débat qui se concentre souvent autour de quelques mesures environnementales, elle pointe la nécessité de considérer les endroits où le bétail remplit un ensemble de fonctions clés des systèmes alimentaires mondiaux,…