Régime EAT-Lancet et allergies ne font pas bon ménage (TRADUCTION)

Le « régime alimentaire planétaire » préconisé par la Commission EAT-Lancet encourage une réduction drastique de la consommation de protéines animales. Pour beaucoup, ce régime ne permet pas de couvrir les besoins en nutriments essentiels, notamment dans certains groupes de population, comme les enfants, les femmes enceintes ou les personnes âgées. Dans cet article, les auteurs attirent l’attention sur un autre groupe de population à risque en cas d’application de ce régime, les personnes allergiques. 

Depuis que la Commission EAT-Lancet a appelé à un changement de régime alimentaire en faveur d’une alimentation plus végétale, en particulier des sources de protéines, ce que l’on appelle le « régime alimentaire planétaire » a été largement débattu. Si certains estiment que la réduction des aliments d’origine animale n’est pas suffisante et que seul les régimes végétaliens peuvent sauver le climat, d’autres tirent la sonnette d’alarme, affirmant que la réduction préconisée est trop drastique et que le régime alimentaire planétaire rend impossible une alimentation répondant aux besoins en nutriments essentiels. Outre les aspects climatiques, les avantages pour la santé cités pour justifier le régime alimentaire planétaire ne tiennent pas compte du fait que les végétariens/végétaliens diffèrent de la population générale par bien plus de facteurs que la réduction ou l’élimination des aliments d’origine animale. Le fait qu’un régime excluant ou restreignant fortement les aliments d’origine animale est également associé à des risques pour la santé si les nutriments essentiels ne sont pas couverts de manière adéquate n’est pas suffisamment pris en compte. En outre, beaucoup sous-estiment le défi que représente la satisfaction des besoins en protéines. L’industrie alimentaire a réagi à la demande actuelle en aliments d’origine végétale en élargissant massivement sa gamme d’aliments végétaliens hautement transformés ou ultra-transformés. Or, ces produits – végétaliens ou non – sont soupçonnés d’être en partie responsables du développement de maladies non transmissibles. Outre les critiques générales concernant l’utilité de la publicité pour le régime alimentaire planétaire, le remplacement des sources de protéines animales par des sources végétales comporte un certain nombre de risques supplémentaires pour les personnes souffrant d’allergies, de sorte que ces dernières devraient être considérées comme un groupe cible défavorable pour la mise en œuvre de ces recommandations.

Référence : Reese I. « Climate-friendly » diets from an allergy point of view. Allergol Select. 2024 May 3; 8:199-205 (PDF en libre accès)

Source : Allergologie Select

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