Typologie des consommations mondiales de viande : un aperçu des 50 dernières années (1961-2011)
Selon cet article récemment publié par deux économistes français à partir des données FAO, la consommation de protéines animales est passée de 61 g à 80 g/personne/jour en 50 ans.
Contexte: Guidé par le développement économique et l’urbanisation, la consommation des protéines animales a fait un bond dans le monde entier au cours des 50 dernières années, passant de 61 g par personne et par jour en 1961 à 80 g par personne et par jour en 2011.
Objectif : Cette revue analyse la convergence apparente de modèles alimentaires à travers le monde en ce qui concerne la proportion des apports en sous-produits animaux et en viande.
Méthodologie et Résultats: En utilisant les données de la FAO pour 183 pays sur la période 1961-2011, les auteurs montrent la connexion entre le PIB annuel par habitant et le niveau d’apports en sous-produits animaux (R2 = 0,62) et en viande (R2 = 0,62). Ils soulignent la flambée de la consommation des protéines d’origine animale dans les pays émergents (Chine, Brésil) qui a partiellement remplacé protéines végétales. Elle est passée de 23 à 36g/personne/jour (+50%). Au sein des consommations de protéines d’origine animale, celle des protéines de viande est passée de 9 à 15 g/personne/jour entre 1961 et 2011. Toutefois, pour des pays au développement économique similaire, la composition en sous-produits animaux et la position de la viande au sein de cette catégorie, varient considérablement selon les pays, ce qui suggère que des facteurs historique, géographique, culturel et religieux peuvent être impliqués. La croissance des consommations de protéines de viande n’est pas réservée aux pays émergents. En Europe (Espagne, Italie, Pays-Bas) les consommations sont le double des moyennes mondiales. L’Espagne, s’est en particulier éloignée de son régime méditerranéen.
Conclusion : En l’espace de quelques décennies, la structure alimentaire des pays émergents et de ceux développés a radicalement changé. L’augmentation de la consommation de protéines animales (liée à la consommation de protéines de viande essentiellement) est un marqueur de transition nutritionnelle. L’OMS estime que cette tendance se poursuivra dans les 10 prochaines années avec la croissance des revenus, l’urbanisation et la croissance démographique. Toute la population, quelle que soit sa classe sociale est concernée. Cette occidentalisation des consommations prend plusieurs formes selon les pays en raison de facteurs culturels et religieux. Ceci pose la question de la durabilité et nous invite à explorer l’influence de nouveaux déterminants du comportement (sensibilité à l’environnement, à la santé, au bien-être animal…).
Article 1/10 du dossier "La viande a-t-elle sa place dans l’alimentation durable ?"
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