Une bonne condition physique prémunirait des effets d’une consommation excessive de viande sur la santé

Selon une étude parue en 2019, les sujets avec une bonne condition physique auraient un moindre risque de mortalité associée à la consommation excessive de viandes rouges et transformées.

La consommation élevée de viande rouge et de viande transformée a été statistiquement associée à une légère augmentation du risque de morbidité et de mortalité selon les études épidémiologiques d’observation. On ignore si ces associations observées sont modifiées par l’état de santé physique global. Cette étude examine les associations entre des consommations élevées de viande rouge et viande transformée et la mortalité tous facteurs confondus. Les chercheurs ont ensuite cherché à évaluer si les marqueurs de la fonction physique modifiaient ces associations.

Observation d’une cohorte britannique

Cette étude d’observation de cohorte a utilisé les données de la Biobanque du Royaume-Uni provenant de 419 075 participants sans cancer ni maladies cardiovasculaires. Les modèles de Cox ont évalué l’association entre la consommation de viande rouge et de viande transformée (obtenue à partir d’un questionnaire de référence sur la fréquence alimentaire) et la mortalité, ajustée en fonction des facteurs de confusion potentiels (éducation, tabagisme, alcool, alimentation, sédentarité, activité physique, IMC…). La force de préhension (mesurée) et la vitesse de marche auto-déclarée ont été utilisées comme marqueurs de l’état physique.

Des écarts de mortalités selon la condition physique

L’âge médian était de 57 ans (49-63 ans) et 54,9 % étaient des femmes. La fréquence moyenne de consommation de viande rouge/transformée était de 3 portions par semaine. Au cours des 7 années de suivi, 8586 décès toutes causes confondues, 1660 décès d’origine cardiovasculaire et 4812 décès par cancer sont survenus. Chaque portion supplémentaire par semaine de viande rouge et transformée était associée à un risque relatif de 1,037 (IC 95 % : 1,028-1,047) pour la mortalité toutes causes ; 1,030 (1,009-1,051) pour la mortalité cardiovasculaire ; et 1,029 (1,016-1,042) pour la mortalité par cancer. L’association était modifiée en fonction de la vitesse de marche, les marcheurs vifs présentant le risque le plus faible pour les mortalités toutes causes et par cancer (HR = 1,025 ; 1,006-1,045 et HR = 1,015 ; 0,990-1,040, respectivement) ; aucune interaction avec la force de préhension n’a été observée.

Ainsi, l’augmentation du risque de mortalité associée statistiquement dans les études d’observation à une consommation excessive de viande rouge et de viande transformée pourrait être plus faible chez les personnes ayant une bonne condition physique.

Référence : Argyridou S, Zaccardi F, Davies MJ, Khunti K, Yates T. Relevance of physical function in the association of red and processed meat intake with all-cause, cardiovascular, and cancer mortality. Nutr Metab Cardiovasc Dis. 2019 Jun 27. pii: S0939-4753(19)30248-0.

 

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