Une faible consommation de viande rouge fraîche pourrait être un facteur de risque de déclin cognitif léger et de démence (TRADUCTION)
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D’après cette étude de cohorte rétrospective, une faible consommation de viande rouge brute pourrait constituer un facteur de risque de déclin cognitif léger et de démence. De même l’obésité serait associée à un risque accru de déclin cognitif léger. Deux pistes à confirmer et à creuser.
La prévalence des troubles cognitifs chez les personnes âgées augmente progressivement, ce qui entraîne de nombreux effets indésirables. Les plus courants sont les troubles cognitifs légers et la démence. L’état nutritionnel et les apports en nutriments sont-ils associés à ces troubles ? La réponse est controversée. Les chercheurs ont donc souhaité évaluer ici l’association entre, d’un côté, l’indice de masse corporelle (IMC) et l’apport alimentaire et, de l’autre, le risque de déficit cognitif léger et de démence.
Cette étude de cohorte rétrospective a porté sur 821 participants âgés de 50 ans et plus issus de l’étude EGAT (Electricity Generating Authority of Thailand) menée en 2013-2014 et sont suivis en 2018-2019. Les apports alimentaires ont été évalués à l’aide d’un questionnaire de fréquence alimentaire autodéclaré sur 12 mois. Le déclin cognitif léger et la démence ont été diagnostiqués selon les critères du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-5). L’âge moyen de la population étudiée était de 60,0 ± 4,3 ans, et les taux d’incidence du déclin cognitif léger et de la démence étaient respectivement de 42,5 et 11,2 pour 1 000 personnes-années. Ces taux étaient plus élevés chez les participants âgés de 60 ans et plus et ayant un niveau d’éducation inférieur à 7 ans. Le taux de déclin cognitif léger était également plus élevé chez les personnes ayant un IMC ≥ 25 kg/m2 et un diabète de type 2. Par rapport à un IMC situé entre 18,5 et 22,9 kg/m2, un IMC ≥ 25 kg/m2 était associé à un risque accru de déclin cognitif léger après ajustement sur l’âge, le niveau d’éducation et le diabète de type 2 (odds ratio 1,91 [IC à 95 %, 1,12-3,26], p < 0,001). Concernant l’apport alimentaire, la consommation de viande rouge brute était inversement associée au risque de déclin cognitif léger (p = 0,037) et de démence (p = 0,011) après ajustement sur l’âge, le niveau d’éducation, le diabète de type 2 et l’IMC. Les auteurs en concluent, non seulement que l’obésité est associée à un risque accru de déclin cognitif léger, mais encore qu’une faible consommation de viande rouge brute pourrait être un facteur de risque de déclin cognitif léger et de démence. Des résultats qu’il sera nécessaire de confirmer et d’expliquer via d’autres études.
Référence : Manacharoen A, Jayanama K, Ruangritchankul S, Vathesatogkit P, Sritara P, Warodomwichit D. Association of body mass index and dietary intake with mild cognitive impairment and dementia: a retrospective cohort study. BMC Geriatr. 2023 Jan 3;23(1):3. (PDF en libre accès)
Source : BMC Geriatrics
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