Une faible consommation de viande rouge pendant la grossesse augmente le risque de carence en fer chez le nouveau-né (Traduction)
L’alimentation de la femme enceinte a des répercussions sur la santé du fœtus et du nouveau-né, avec des effets au niveau épigénétique pouvant avoir des conséquences neurologiques à long terme. Les besoins en fer pendant la grossesse sont estimés à 27 mg/jour. Le fer héminique, le mieux absorbé, se trouve dans la chair animale : bœuf, porc, volaille et poisson. La détermination du taux de ferritine dans le sang du cordon ombilical peut être utilisée pour évaluer les stocks de fer du fœtus, avec une association à long terme entre ces taux et le développement de l’enfant.
Une étude descriptive et observationnelle a été réalisée pendant un an à partir de données prospectives au département de néonatologie du centre hospitalier Pereira Rossell (CHPR) à Montevideo, en Uruguay. Au total, 188 patients ont répondu aux critères d’inclusion. Le sang du cordon ombilical a été prélevé à la suite d’un clampage strict du cordon après une minute de vie. La ferritine a été mesurée par la méthode de chimio-immunofluorescence. Une enquête nutritionnelle maternelle a été réalisée en utilisant une forme qualitative-quantitative mesurant la fréquence de consommation d’aliments sources de fer et les quantités approximatives consommées au cours du dernier trimestre de grossesse. Cette enquête était axée sur la consommation maternelle de viande bovine, principale source de fer héminique en Uruguay. La relation entre ces variables a été analysée.
Les résultats révèlent une association entre une carence en fer latente (ferritine dans le cordon ombilical < 100 ng/ml) et une moindre consommation de viande bovine pendant la grossesse (OR=3,71 ; CI à 95 % [1,25 – 11,05]).
Cette étude fournit des preuves solides que de faibles niveaux de fer total et de consommation de viande pendant la grossesse engendrent des niveaux de ferritine plus faibles chez les nouveau-nés, et donc un risque accru de carence en fer latente pouvant avoir des effets néfastes à long terme sur la myélinisation et le développement neurocognitif.
Référence : Castro MM, Camacho FR, Ceriani F, Fares N, Herrera TI, Vaz Ferreira C, Arocena E, Girona A, Cavalleri F, Colistro V, Borbonet D. Relationship Between Maternal Meat Consumption During Pregnancy and Umbilical Cord Ferritin Concentration. BMC Pregnancy and Chilbirth, 2020. DOI: 10.21203/rs.3.rs-40380/v1.
Crédit photo : © Agata Urbaniak – sxc.hu
À voir aussi
-
Transversal6 novembre 2024
Valeurs nutritionnelles des viandes rouges
Le document Valeurs nutritionnelles des viandes rouges synthétise les valeurs nutritionnelles disponibles de tous les morceaux de viande et abats de bœuf, veau, agneau ou viande chevaline ayant été étudiés depuis 2006. Les données de viandes crues proviennent d’études en laboratoire financées par Interbev. Les données de viandes cuites ont été obtenues par calcul à… -
Santé, pathologies et prévention29 octobre 2024
Une revue de littérature prône une juste consommation d’aliments d’origine animale pour la santé humaine (Article de synthèse)
Le Pr Alice Stanton, du Royal College of Surgeons en Ireland, publie une revue de la littérature scientifique dans laquelle elle alerte une nouvelle fois sur les risques de carences en micronutriments et en protéines associés à une alimentation trop végétalisée. « Les recommandations alimentaires devraient conseiller de modérer les consommations excessives d’aliments d’origine animale, plutôt… -
Composition et apports nutritionnels29 octobre 2024
Le végétalisme associé à un déficit d’apport en protéines chez les personnes âgées
Dans cette étude, les chercheurs ont simulé la manière dont une transition vers un régime plus végétal à différents degrés (flexitarien, pescétarien, végétarien ou végétalien) pouvait affecter la disponibilité des protéines alimentaires chez les personnes âgées. Leurs résultats indiquent que, si le remplacement des sources de protéines animales par des sources végétales réduit à la…