Une revue de la littérature indique que les consommateurs de viande ne seraient pas prêts à se restreindre
Les consommateurs de viande ne seraient pas prêts à changer de comportement pour limiter la viande, selon les conclusions d’une revue systématique de la littérature (méthodes mixtes).
L’objectif de cette revue de la littérature était d’identifier et d’évaluer les données probantes concernant les valeurs et les préférences en matière de santé en ce qui concerne la consommation de viande. Les bases de données MEDLINE, EMBASE, Web of Science, Centre for Agriculture and Biosciences Abstracts, International System for Agricultural Science and Technology et Food Science and Technology Abstracts ont fait l’objet d’une recherche depuis leur création jusqu’en juillet 2018, sans restriction linguistique. Des paires d’examinateurs ont examiné indépendamment les résultats de la recherche et ont inclus des études quantitatives et qualitatives faisant état des valeurs et des préférences des adultes en matière de santé en lien à la consommation de viande. Ils ont extrait des données de façon indépendante et évalué le risque de biais.
Des habitudes de consommation bien ancrées
Dans cette étude, les données ont été synthétisées sous forme narrative, les résumés compilés et la certitude des données probantes évaluée à l’aide de l’approche GRADE (évaluation du classement des recommandations, élaboration et évaluation).
Sur 19 172 citations initiales, 41 études quantitatives (38 portaient sur les raisons de la consommation de viande et 5 sur la volonté de réduire la consommation de viande) et 13 études qualitatives (10 sur les raisons de la consommation de viande et 4 sur la volonté de réduire la consommation de viande) pouvaient être incluses.
Treize études ont rapporté que les omnivores aiment manger de la viande, 18 que ces personnes considèrent la viande comme une composante essentielle d’un régime alimentaire sain et 7 qu’elles croient ne pas posséder les compétences nécessaires pour préparer des repas satisfaisants sans viande. Les omnivores ne sont généralement pas disposés à modifier leur consommation de viande. La certitude des preuves était faible tant pour les « raisons de la consommation de viande » que pour la « volonté de réduire la consommation de viande face à des effets indésirables sur la santé ».
Les auteurs soulignent toutefois les limites de cette étude : difficultés à généraliser ces résultats aux pays à faible revenu, faible certitude quant à la volonté de réduire la consommation de viande et applicabilité limitée à des types spécifiques de viande (rouge et transformée). Et de conclure que ces travaux, bien que le niveau de preuve soit souvent faible, suggèrent que les omnivores sont attachés à la viande et ne sont pas disposés à changer ce comportement même lorsqu’ils sont confrontés à des effets potentiellement indésirables pour la santé.
Référence : Valli C, Rabassa M, Johnston BC, Kuijpers R, Prokop-Dorner A, Zajac J, Storman D, Storman M, Bala MM, Solà I, Zeraatkar D, Han MA, Vernooij RWM, Guyatt GH, Alonso-Coello P; NutriRECS Working Group. Health-Related Values and Preferences Regarding Meat Consumption: A Mixed-Methods Systematic Review. Ann Intern Med. 2019 Oct 1. doi: 10.7326/M19-1326.
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