Viande et stratégies d’alimentation durable et moins productrice de gaz à effets de serre
Objectif : L’objectif de cette revue de publications scientifiques est de rappeler la complexité de la relation entre la durabilité et la consommation de viande, et d’évaluer les stratégies pouvant être mises en œuvre pour atténuer son impact climatique.
Synthèse : Les auteurs (chercheurs irlandais) rappellent que les régimes alimentaires qui éliminent la viande ne sont pas toujours équilibrés du point de vue nutritionnel et peuvent conduire à des déficiences en nutriments. Ils évoquent également les nutriments essentiels apportés par les viandes (acides aminés essentiels, micronutriments). Ces aspects nutritionnels devraient selon eux être pris en considération pour formuler des recommandations en matière d’alimentation durable. Une approche plus holistique devrait être adoptée pour améliorer l’impact de l’alimentation sur l’environnement plutôt que de se focaliser sur un aliment en particulier. Une réduction de la consommation de viande, peut ne pas conduire à une réduction des émissions de gaz à effet de serre si elle est compensée par la consommation d’aliments qui en produisent beaucoup. Plusieurs études ont, aussi mis en évidence un conflit entre la santé et l’environnement (exemple de la consommation de poisson et de l’état des réserves halieutiques). Quelques études montrent qu’il est tout à fait possible d’avoir des régimes durables sans éliminer ni réduire de façon drastique la viande. D’autres études montrent que la réduction globale des apports alimentaires en accord avec les besoins énergétiques peut réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre sans modifier les profils de consommations. Il n’est donc pas nécessaire de supprimer une catégorie d’aliment pour adhérer au concept d’alimentation durable. Plusieurs stratégies volontaires ou non offrent un potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’origine alimentaire. Il s’agit par exemple de la taxe carbone, de l’étiquetage de l’empreinte carbone, de recommandations nutritionnelles prenant en compte l’impact environnemental ou encore d’action au niveau du gaspillage alimentaire, de la production ou de la transformation des aliments. Cependant toutes ces stratégies exigent un examen minutieux. Les scientifiques et les parties prenantes doivent aussi prendre en compte les préférences et les motivations des consommateurs. Les auteurs concluent que la santé devrait rester le principe général des politiques et des stratégies visant à modifier le comportement des consommateurs en faveur de régimes alimentaires durables.
Article 8/22 du dossier "Régimes alimentaires sains et durables"
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